Séjour à Portofino

Ce petit port de pêche aux maisons colorées, abrité au fond d’une crique naturelle a de tous temps exercé son pouvoir de séduction sur une multitude d’artistes et d’écrivains. C’est d’ailleurs depuis l’élégante station balnéaire de Santa Margherita Ligure, chère à Valery Larbaud, au bout de la « Via Aurelia » qui serpente en corniche avant de finir en cul-de-sac sur les quais de son charmant port, que l’on accède à Portofino. L’anse si pittoresque de ce minuscule petit port, les couleurs vives des maisons de pêcheurs à la beauté simple construites en amphithéâtre sur la mer : tout fait de ce décor un havre de paix et d’élégance au charme exceptionnel du fait de l’atmosphère rétro chic qui s’en dégage, et l’un des villages les plus photogéniques de la Méditerranée.
Baignées par le bleu profond de la mer, les couleurs vives de ses anciennes maisons de pêcheurs bordant des ruelles tortueuses et étroites voient leurs nuances changer en fonction de l’ensoleillement. Un tableau idyllique que vient parachever le dégradé de verts du promontoire qui domine le petit port et sur lequel trône le Castello Brown, forteresse génoise bâtie vers l’an 1000 pour contrôler l’entrée de la baie et aujourd’hui immergée dans un magnifique jardin parfumé et suspendu. On y accède par des escaliers partant du port et de la charmante église San Giorgo, bâtie au 12ème siècle et dont le parvis offre un panorama magnifique. Il faut certes grimper mais la vue sur Portofino et le golfe de Rapallo est sublime. En continuant le sentier bordé de pins et d’oliviers, on atteint le phare situé sur la Punta del Capo à l’extrémité de la baie et duquel la vue embrasse toute la côte jusqu’à La Spezia.
Depuis Portofino, vous pourrez à loisir découvrir les merveilles du Parc naturel qui occupe une grande partie du Promontorio di Portofino, presqu’île aux paysages tourmentés et magnifiques, au littoral découpé dans lequel de petits ports ont trouvé refuge. Comme le minuscule village de pêcheurs de San Fruttuoso et son abbaye bénédictine fondée au 10ème siècle sur le rivage d’une petite crique accessible uniquement en bateau depuis Portofino.

Plus loin vers l’ouest, Punta Chiappa puis, au-delà encore, à une quinzaine de kilomètres de Portofino, l’adorable village de Camogli, posé à flanc de montagne sur le rivage du golfe Paradiso. Bijou méconnu de la Riviera italienne offrant un éclatant dégradé de jaunes et d’ocres se détachant sur le bleu profond de la mer, Camogli est un véritable village de carte postale avec son port et ses maisons hautes ornées de trompe-l’œil, construites autour de son emblématique Isola, rocher faisant face au ressac et abritant sa vieille ville médiévale…
Et comment ne pas pousser jusqu’à Gênes, à moins d’une quarantaine de kilomètres de Portofino ? Gênes, la mal aimée, qui connut grandeur puis décadence et qui renaît de ses prestigieuses cendres depuis une quinzaine d’années. Désormais totalement restauré, son centre historique n’est rien de moins que le plus grand centre médiéval d‘Europe après celui de Venise. Au hasard du dédale de rues et de petites places, on débouche sur la Place Matteotti où s’élève le Palais Ducal, puis sur la Piazza San Matteo avec son église médiévale encadrée par les palais des Doria, ou encore la Place San Lorenzo avec son immense cathédrale gothique aux deux campaniles. De portiques en ruelles, on redescend jusqu’au Vieux Port aux arcades du bord de mer construites au le 12ème siècle. Une ville somptueuse et méconnue que Stendhal décrivit comme « admirablement située en amphithéâtre sur la mer, à l’architecture hardie, toute pleine de vides et de colonnes».